Jeanine et Guy sont arrivés très tôt pour installer leur table pliante et leurs fauteuils au bord de la route et ne pas louper le passage des cyclistes. En attendant, ils piquent-niquent en écoutant la voix nasillarde du commentateur sur leur radio grésillante. Le metteur en scène a eu la bonne idée d’intercaler des petites vidéos entre chaque saynète. On peut ainsi revoir l’accordéoniste André Verchuren ou plus tard une route de montagne et le recours au noir et blanc date les images.
On est dans une autre époque, celle du 42 ème Tour de France qui démarre au Havre en 1955 avec 130 coureurs (ils sont 184 cette année). Leur vélo et leur équipement n’ont rien à voir avec ceux que les sportifs utilisent en ce moment même sur les routes de France mais le dopage est déjà bien ancré dans la pratique et les estivants se prennent sur la tête les goodies qui sont lancés depuis la caravane publicitaire.
S’égrènent des noms que nous avons oubliés comme celui de Louison Bobet, le premier coureur français à gagner trois tours d'affilés, 53, 54, 55. Ou ceux des bleus qui comme Paul Bergeot participent pour la première fois à la course. Le spectacle reflète l’époque où le grand rêve était d’acquérir une Peugeot 203. Certains y parviendront. D’autres repartiront clopin clopant sur la musique d’Yves Montand.
Article extrait d’une publication intitulée "Avignon le 12 juillet à Avignon Reine Blanche, à l’Adresse et aux Carmes".
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