Je poursuis au 11 boulevard Raspail à 13 h 20 pour Pièce en plastique, mise en scène par Adrien Popineau,
Créé en janvier 2020 sur la scène parisienne du Belleville, le spectacle a dû suspendre sa tournée avant de pouvoir être de nouveau joué en Avignon. La pièce a été écrite par Marius von Mayenburg, né en 1972 à Munich. Il est l’un des auteurs dramatiques germanophones les plus réputés de sa génération, ce qui suscite une forte attente.
Les comédiens bavardent nonchalamment pendant que le public s’installe et puis ça démarre brutalement en versant un seau d’eau sur Jessica Martin (Alexiane Torres), engagée a priori comme aide-ménagère mais qui sera bien davantage. Elle sera la seule à rester stoïque et à faire œuvre de rhéostat pour calmer, de sa voix rauque et grave, les agitations hystériques des autres personnages.
Sophie (Constance Carrelet), dont le prénom n’est pas promesse de sagesse, coupe sans arrêt la parole à son mari Michel (Julien Muller) qu’on croirait un clone de François Berléand. Leur fils Vincent (Auguste Yvon) a grandi sans que ses parents ne parviennent à instaurer un cadre rassurant. Ils sont démissionnaires, au motif qu’on ne peut pas passer sa vie à crier sur son enfant. Vincent vit replié sur lui-même, filmant tout avec son portable, sans discernement, absorbant les scènes de dispute comme les délires de l’artiste Serge Haulupa (Charles Morillon) dont sa mère est l’assistante.
L’auteur a écrit une pièce où tout est remodelable (plastique en quelque sorte). La dépression d’Haulupa est revue et corrigée en burn-out. La femme de ménage se fait muse. Chacun devient un morceau d’art dans un monde artificiel dans cette représentation qui aimante les grands problèmes actuels, y compris écologiques, et flirte avec le happening.
Article extrait d’une publication intitulée " Avignon le 16 juillet à Théâtre actuel, l’Artéphile, au Cloître Saint-Louis, au 11, au Roi René et à La Luna ".
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