Impossible de m’attarder. Je trouverai bien une occasion de leur dire mon admiration. Je dois me précipiter à 300 mètres de là, au 5 bis, 7 rue Bourg Neuf, pour La leçon de français que Pépito Matéo donne à l’Artéphile, à 11 h 30, mais uniquement les jours pairs, jusqu’au 28 juillet.
Si vous ne connaissez pas cet artiste le billet que je lui avais consacré en 2008 (comme le temps passe !) vous éclairera sur ce qui l’anime, son goût pour le langage, l’ambiguïté des mots et les malentendus. Pépito ne change pas et vole toujours de son propre zèle en nous dispensant une cirqconférence pour ne jamais la boucler.
Il nous donne à entendre un langage engagé qui ouvre de multiples parenthèses, riches de jeux de mots et d’explications savoureuses. On y apprend aussi que les cinquante premiers mots appartenant au lexique du tout-petit ne sont pas universels. Ce sont des mots de politesse au Japon, liés à la nourriture en France et à l’argent aux États-unis.
J’ai beaucoup apprécié la séquence de linguistique espagnole qui m’a rassurée sur mes difficultés à apprendre cette langue depuis que ma fille vit au Mexique. J’ai sans doute fait des progrès fulgurants en l’écoutant.
Son spectacle est aussi un manifeste de tolérance en démontrant combien on est fragile dans une langue étrangère puisqu’on ne possède ni les mots pour se défendre, ni même le langage corporel qui lui non plus n’est pas international. Quand tu changes de langue, tu changes de point de vue. Ainsi la lune est masculin en allemand et le soleil féminin.
Et si notre langue dite française est si riche et si propice à al poésie c’est le résultats des envahissements que notre pays a connu tout au long de son historie qui chacun apporta ses propres sonorités. Et ce n’est sûrement pas près de finir. Sa leçon de français est à entendre et réentendre comme celle que nous donne Marie Thomas au Théâtre des Carmes dans Pôvre vieille démocasseuse. Je rêve d’un spectacle que ces deux là auraient travaillé ensemble …
Article extrait d’une publication intitulée " Avignon le 16 juillet à Théâtre actuel, l’Artéphile, au Cloître Saint-Louis, au 11, au Roi René et à La Luna ".
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