Le bonheur des uns démontre aux Béliers à 13 h 10 que pour être heureux il ne suffit pas d’avoir « tout pour ».
L’écriture du spectacle joue sur les mots, avec les mots. Avoir ou être, telle est la question que les quatre comédiens vont développer au cours d’une intrigue à rebondissements permanents, écrite par Côme de Bellescize.
Le propos n’est pas particulièrement nouveau en soi. On sait que beaucoup d’enseignants ont choisi leur métier avec l’ambition de soigner le monde par l’éducation. On sait aussi combien ils peuvent déprimer en réalisant qu’ils tracent sur les copies de leurs élèves des mensonges à l’encre verte pour leur faire croire que la vie sera belle.
L’éducation positive, la bienveillance, le recours à la méditation, se centrer sur son intériorité, adopter la méthode Coué, aucune de ces pistes n’est nouvelle. Mais le spectacle est parfaitement bien construit en miroir. Elle et Lui échangent leurs positions avec Voisin et Voisine. J’y ai vu l’évocation d’une Antigone voulant prendre sur ses épaules tous les malheurs du monde. Les costumes, dans un camaïeu de beige, poussière d’or ou cendre, sont très réussis pour signifier des individus interchangeables.
C’est un spectacle qui distrait autant qu’il fait réfléchir sur le concept de bonheur.
La conclusion est évidemment à mettre en pratique sans délai : Ce qui n’est pas donné est perdu, alors donnons.
Article extrait d’une publication intitulée « Ma journée du 8 juillet 2021 aux festivals d’Avignon ».
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