Je connais Isabelle Georges depuis très longtemps et il était hors de question de ne pas caser En attendant l’ornithorynque sur mon planning à 19 heures.
C’est une artiste complète que j’ai eu la chance de recevoir en interview et je vous encourage à l’écouter parler de son métier et des contraintes artistiques qu’elle se fixe en repoussant toujours les limites. Elle suscite une admiration sans bornes. plusieurs podcasts que j’ai enregistrés avec d’autres artistes sont également disponibles en suivant le lien.
Elle avait il y a deux ans fait revivre la chorégraphe Isadora Duncan dans un spectacle, présenté lui aussi aux 3 Soleils, 4, rue Buffon, où elle jouait, chantait et dansait.
Cette fois elle a voulu démontrer qu’elle était capable de faire rire le public et c’est totalement réussi, même si je l’aime tant comme chanteuse qu’il m’est difficile d’accepter qu’elle mette cette immense compétence en veilleuse le temps d’une représentation (même si elle donne de la voix par moment).
.Je salue son courage à prendre un tel risque. Elle a sans doute énormément travaillé pour devenir cette exploratrice perdue en Indonésie, au cœur de la forêt primaire, après le crash d’un avion. Daniel Colas, Son partenaire de jeu, également auteur du texte, ne l’a absolument ménagée. Les descriptions anatomiques de l’ornithorynque seraient difficiles à dire sans bafouiller pour vous et moi.
C'est de la roupie de sansonnet pour Isabelle qui s’en sort à merveille. Le lexique zoologique est un bonheur à entendre. Elle est incroyablement crédible dans ce personnage fantaisiste et attachant qui pourrait devenir l’héroïne d’une bande dessinée. Ceux qui cherchent un spectacle accessible en famille trouveront de quoi se distraire intelligemment qui plus est, car on y apprend beaucoup de choses sur la bio-diversité.
C’est aussi une réflexion sur les risques de la course au pouvoir et au profit, qui risque de perdre l’humanité. En dépit de toutes philosophies et religions, l’homme n’est toujours pas prêt au partage. C’est pourtant, là, la seule espérance. Dans un monde essentiellement basé sur la spécialisation professionnelle ou intellectuelle des individus, l’homme ne peut vivre sans l’homme ; et l’humanité est profondément dépendante de la nature, de la source de vie qu’est la planète nourricière. Ce devrait être là, la grande leçon de la modernité.
Article extrait d’une publication intitulée "Avignon le 13 juillet à La Luna, au Cloître Saint Louis, au Pixel, aux 3 Soleils et à l’Espace Roseau Teinturiers".
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