La journée commence au Théâtre des Gémeaux, 10 rue du Vieux Sextier, avec une pièce au sujet plutôt sombre, Vienne 1913 les prémiSSes du pire d'après Alain Didier-Weill, dans l’adaptation de Louise Doutreligne avec des comédiens qui exécutent chacun leur(s) partition (s) avec talent : William Mesguich, Claudine Fiévet, Oscar Clark, Jean Luc Paliès, Nathalie Lucas, Alain Guillo, Estelle Andrea et Magali Paliès.
La mise en scène de Jean Luc Paliès est comme « dirigée » par la scénographie de Lucas Jimenez qui a conçu un dispositif évoquant l’univers de l’opéra dans une modernité solennelle qui génère à la fois recueillement, écoute et éblouissement.
La musique sur verre & cristal de Catherine Brisset ponctue admirablement l’évocation du passé et les angoisses à venir.
Mais pour le moment, nous ne sommes pas encore dans les horreurs qui marqueront la moitié de ce siècle terrible (et qui sont en germe comme le laisse deviner la présence des deux S majuscules dans le titre). La légèreté peut s’évaporer de cette assemblée de figures qui bientôt seront tristement célèbres. On comprend ce qui va fracasser les uns contre les autres. C’est à la fois solide et fragile comme le cristal.
On reconnaît les célébrités comme Sigmund Freud, Carl Gustav Jung ou Gustav Klimt. On met un peu plus de temps (et c’est intentionnel) à percevoir celle d’Adolf qui n’est pas immédiatement repoussant. On découvre Hugo Von Klast, ce jeune homme, brillant, beau, héritier de la célèbre aristocratie viennoise qui s'étourdit de valses et de luxe et dont la phobie antisémite sera traitée sur le divan du grand psychanalyste.
La confrontation des idées et des principes de Hugo et d’Adolf, est très intéressante et remarquablement amenée. Les personnages féminins sont eux aussi très réussis. Voilà un des spectacles « indispensables » du festival.
Vienne 1913 à été crée en résidence au Théâtre Coluche de Plaisir qui le co-produit avec Influenscènes et Serge Paumier Production.
Article extrait d’une publication intitulée « Avignon le 11 juillet aux Gémeaux, au Verbe fou, à Théâtre Actuel, et au Girasole ».
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