Parce que le festival d’Avignon est autant in que off, partons au Cloître des Carmes, où commence à 21 h 30 Ceux-Qui-Vont-Contre-Le-Vent par une altercation en français, anglais, allemand et arabe aussi. Provoquant surprises et rires. Le propos est sérieux : cette vie là d’aujourd’hui ça n’aura plus de sens. On dira c’était comme ça à l’époque.
J’ai l’étrange sentiment d’assister à un spectacle silencieux alors qu’il n’est pas sans paroles. C’est que les regards, les mouvements y pèsent autant que les mots.
C’est une chorégraphie des émotions que Nathalie Béasse a bâtie avec ses comédiens. Elle démontre que l’on peut parler avec autre chose que des mots même si des mots sont prononcés.
Elle avait promis des émotions nouvelles et c’est ce que l’on ressent, à l’instar de Pina Bausch qui révolutionna le monde de la danse. Il me semble que cette metteuse en scène fait réellement bouger les lignes du théâtre.
Les tableaux se succèdent avec fluidité. Si j’en avais le temps j’entreprendrais cette nuit une lecture lacanienne. Il faut tenir la hanche, demande une comédienne, l’orange coincée contre son muscle …
On assiste à toutes les manières d’éclater un ballon avec son corps. On joue avec l’eau. On joue avec les mots. On transporte le désordre. On interroge sur l’accumulation et l’incapacité de beaucoup d’entre nous à jeter. Alors les comédiens se jettent dans les bras les uns des autres.
C’est vraiment un spectacle où le spectateur se sent partie prenante de ce parti pris.
Article extrait d’une publication intitulée « Ma journée du 8 juillet 2021 aux festivals d’Avignon ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire